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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 11:32

 

A l’image de notre association, l’AG de vendredi soir, à 18h, a donné lieu tout au long à des échanges très animés, libres, réciproques, amicaux et très ouverts. A vrai dire, nous n’avons pas vu l’heure tourner et il a fallu que les services techniques de la mairie de Soulac viennent très gentiment jouer la « statue du Commandeur » pour fermer la salle municipale, vers 20h15 !

Nous avons beaucoup apprécié la participation, en l’absence du sénateur-maire Xavier Pintat, empêché, de deux représentants de la mairie, Jean-Paul Arnaud et Chantal Lescorce, et nous les en remercions à nouveau, très sincèrement, de même que pour la mise à disposition de la salle socio-culturelle. Un grand merci aussi aux deux représentants des journaux Sud-Ouest et Journal du Médoc.

Il a d’emblée été question, très franchement, du découragement qui, par moments, s’est emparé de nous – comme il s’empare, en ces temps difficiles de restrictions générales et d’attentisme, - personne n'y échappe à part une très petite minorité qui profite de ce qu'il est convenu d'appeler "la crise", - de la très grande majorité d’entre nous et en particulier de toutes les associations et de beaucoup de personnes engagées dans des projets qui vont à contre-courant du « système » installé.

Notre objet, en effet, n’est ni évident ni installé dans les mœurs, bien au contraire, puisqu’il s’agit de rien moins que de transition énergétique ! Il est tout à fait prévisible qu’il se heurte, comme quelqu’un l’a dit, « aux traditions et cultures locales » ; mais c’est ce qui, pour nous, confirme sa nécessité, aujourd’hui plus que jamais.  Un retour très sévère a été développé sur l’image d’Agora : « intellos », « emmerdeurs » (sic). Nous sommes bien conscients de ces étiquettes et avons bien écouté ces critiques…

C’est la référence à Cynthia FLEURY et à La Fin du courage (voir notre article précédent) qui permet de réintégrer le découragement dans le cheminement même du courage et donc de rasséréner. Nous nous étions donné un an pour souffler,  après trois festivals très importants et dont nous restons fiers, en particulier par les traces laissées à la fois sur le blog et dans les esprits, ainsi que par les liens tissés avec des personnalités remarquables. Ce temps allégé, où nous avons réduit la voilure, tout en continuant notre action (le blog bien sûr, mais aussi de multiples activités en lien avec d’autres assos, ici et ailleurs, enfin avec notre programmation propre, arrêtée à la dernière AG  : débat en août sur le sable, fête du vélo en septembre et samedi prochain, film+débat Tous cobayes de Jean-Paul Jaud, un cinéaste dont nous projetons fidèlement les films à Soulac) et notre réflexion, nous permet aujourd’hui de consolider notre projet, d’affirmer nos objectifs : mettre en question nos représentations du « développement », de la « croissance » et faire émerger un projet de société plus soutenable, plus humain, avec des emplois compatibles avec la dignité de tous plutôt qu’avec l’asservissement, fût-il volontaire. D’où notre engagement, théorique et pratique,  pour les déplacements doux, au premier rang desquels le train – que l’on combine aisément avec le vélo. Nous avons échangé, par exemple, à la lumière de l’actualité médiatique (le rapport INSEE sur la pollution des transports, supérieure à la moyenne nationale en Aquitaine), sur la nécessité d’alerter à nouveau pour le développement du « covoiturage » : l’association va réécrire au Maire pour une signalisation visible, comme nous l’avions réclamée en octobre 2011, d’un point de rendez-vous covoiturage. Si la tentative de l’Office de tourisme n’a pas marché, c’est à la fois par manque de visibilité et parce que d’autres leviers n’ont pas fonctionné : à savoir la dimension économique d’une part (les jeunes à petit budget en voient bien plus vite l’intérêt) et d’autre part la confiance nécessaire à ce système ; ce mot-clé reste à travailler, il est assez symptomatique d’un changement générationnel (qu’il est loin le temps des autostoppeurs !) : tisser des liens sociaux reste l’un de nos objectifs prioritaires, c’est bien pourquoi nous continuerons à relayer, comme nous l’avons toujours fait,  l’action des autres associations et de leurs acteurs.

Il a aussi beaucoup été question de notre rencontre, à l’occasion de la semaine de la solidarité internationale, avec un disciple de Gandhi, Rajagopal, fondateur du mouvement populaire villageois Ekta Parishad (« forum de l’unité » en hindi), qui touche 4000 villages et des millions de personnes, et qui peut sur certains points nous inspirer. Ce qui fait depuis nos débuts l’objet d’Agora, en effet, c’est toujours le lien entre l’ici et l’ailleurs, « penser global, agir local » comme le disait Jacques Ellul (voir nos archives, un des tout premiers articles, en 2009). Ce qui se passe ou ce qui nous arrive à la Pointe du Médoc ou en Aquitaine est en interdépendance avec les questions mondiales et planétaires ; on l’a bien vu avec le « funeste » projet de terminal méthanier à la Pointe du Verdon ou, en sens inverse, avec la catastrophe de Fukushima qui continue d’avoir des répercussions sur tous les océans et poissons, mais aussi sur les politiques énergétiques de pas mal de pays, jusqu’à impacter Braud-Saint-Louis, la centrale la plus proche…

Rajagopal a défini la non-violence, dont nous partageons bien entendu les principes, par ses trois dimensions concomitantes : le conflit (qu’on ne peut nier et qui est omniprésent lorsque les droits sont déniés aux personnes) ; le dialogue (indispensable pour anticiper l’après-conflit et qui signifie que l’adversaire n’est jamais un ennemi, mais plutôt un « bientôt frère » qui l’ignore !) ; enfin l’action constructive (qui montre déjà la voie et la viabilité du changement réclamé).

Il a également précisé les quatre forces (intérieures, c’est-à-dire inaliénables) sur lesquelles s’appuie l’action non-violente d’Ekta Parishad :

La force de la pauvreté (14 millions de SDF dans l’Inde contemporaine), la force de la jeunesse, la force de l’éducation et la force de la non-violence, qui est au fond appel à la conscience de l’autre.

 

Affiliée à la Ligue de l’enseignement et très proche par ses activités (conférences, débats, rencontres scolaires ou extrascolaires, expositions, articles) de l’éducation, Agora Soulac Energie essaie d'apporter sa contribution à l’émancipation des esprits et à la liberté que vise ou devrait viser l’éducation dans tous les pays démocratiques. C’est bien l’éveil des consciences et la dignité qui sont visés et la vulgarisation, au sens noble, de la philosophie représente donc pour nous un levier crucial. Nous sommes déjà intervenus auprès des jeunes, voire très jeunes publics en ce sens et nous comptons renforcer nos propositions en ce sens cette année. Nous réfléchirons en particulier à l’écho que pourrait donner le centenaire de 1914, avec la comparaison des conditions de vie et de consommation sur ce siècle. Nous allons également renforcer les liens avec des centres de loisirs accueillant des jeunes.

Pour le reste des perspectives, conformément à l’ordre du jour, l’opportunité d’entreprendre un nouveau festival a été débattue : finalement le consensus s’est dégagé, à cause de la visibilité médiatique que nous donne cette manifestation, pour un festival 2014 sur au moins « une grosse journée », plutôt fin août ; la date précise sera négociée avec la mairie et la CDC, l’office de tourisme de Soulac et les autres associations.

Nous allons également questionner, dans le cadre de la campagne électorale pour les municipales, les candidats locaux et régionaux sur leurs prises de position concernant nos centres d’intérêt : déplacements doux et TER (pont !), activités économiques soutenables et emplois non délocalisables, sobriété et efficacité énergétiques,  gestion des ressources comme l’eau, déchets, participation citoyenne à toutes ces questions, etc.

En somme, beaucoup de réflexion, mais aussi du concret !

Dans l'immédiat, n'oubliez pas notre prochain rendez-vous : cinéma Océanic de Soulac,  samedi prochain 30 novembre 18h pour Tous Cobayes de JP Jaud, suivi d'un débat !

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 09:34

 

A l’ordre du jour statutaire (rapport financier, rapport d’activité) se superposent des questions d’actualité qui impacteront la coloration du rapport moral.

Nouvel échec de la Conférence internationale sur le climat, organisée à Varsovie, en Pologne, sous l’égide de l’ONU : plusieurs Etats « poids lourds » sont pointés du doigt pour leur mauvaise volonté devant les défis d’une baisse des émissions de CO2, au premier rang desquels le Canada, l’Australie et le Japon. Sans aller si loin, à l’échelle locale, on sait désormais à quel point « les Aquitains polluent » (Elsa Provenzano, in 20 Minutes du 21/11/2013, p.2) : une étude de l’INSEE Aquitaine – la première du genre – conclut que la région est au-dessus de la moyenne nationale avec 660 kg de CO2 par habitant et par an, et même 1t pour les habitants de la « grande couronne de Bordeaux », où les trajets domicile-travail souffrent du manque ou de l’insuffisance des transports en commun comme le TER.

L’ « éco-warrior » Paul Watson, poursuivi par Interpol pour avoir protesté contre les chasseurs de baleine du Japon, les négociants d’ailerons de requins du Costa Rica ou lutté contre la chasse aux phoques,  déclarait récemment au Monde (daté du 14/11/2013, p.5) que « les défenseurs de l’environnement sont les nouveaux ennemis [des Etats]. Au Canada, ils sont considérés comme des terroristes potentiels. Aux Etats-Unis, la liste du FBI les place, avec Al-Qaida et les militants des droits des animaux, parmi les menaces terroristes les plus importantes » ! Pensons aussi aux « trente » de Greenpeace, car il existe un lien avec Paul Watson : ils sont, dit-il, accusés de « piraterie » parce que celui-ci avait été qualifié de « pirate » par un juge américain.

On voit donc se profiler à l’horizon le « chaos climatique » - expression entendue de plus en plus sur les médias – et l’accélération des perturbations meurtrières commence indubitablement à confirmer la tendance, qui sera de plus en plus coûteuse à inverser ou même à ralentir : typhons, inondations, tempêtes, incendies inextinguibles, etc. connaissent des rythmes et des extensions sans précédent qui ne cessent de battre des records.

Si à ce chaos climatique on ajoute la perspective d’un chaos technologique – qu’on pense à l’actualité de Tepco sur Fukushima – on ne peut guère éviter de penser à la scène finale du film Mélancholia, avec cet abri poétique, ces quelques branches dérisoires et infantiles qui rassemblent les derniers liens humains avant la catastrophe ; encore celle du film est-elle extérieure et n’implique aucune responsabilité humaine !

Autant dire que le risque de découragement pour les consciences individuelles comme pour les associations se fait omniprésent. Mais notre travail, toute l’année 2012-2013, sur et avec Cynthia Fleury (1) nous a rendu une certaine sérénité : la « fin du courage » n’est pas lâcheté, mais est une étape obligée sur le chemin du courage, comme la peur fait partie de la vraie bravoure et la distingue de la témérité, qui n’est qu’inconscience. Il faut faire avec, agir avec, peut-être même « grâce à », si l’on veut bien entrer dans la logique de Rajagopal, que nous avons eu la chance de rencontrer mardi à Pessac, dans le cadre du Festival international du film d’histoire, consacré cette année à l’Inde et à la Chine, et dans celui de la semaine de la Solidarité internationale ( voir www.lasemaine.org) qui dure en fait trois semaines. Récit complet de cette rencontre et dialogue avec tous ce soir à l’AG d’Agora Soulac Energie. Merci pour votre présence et vos messages d’encouragement !

                                                                                                                             Sylvie Justome, présidente

(1) Cynthia FLEURY, La Fin du courage, Librairie Arthème Fayard, 2010, Le Livre de Poche, coll. Biblio Essais. Ce livre fait partie de la "bibliothèque agora".

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 19:46

Nous vous proposons une projection-débat au cinéma Océanic de Soulac, organisée par Agora en partenariat avec Artec, comme pour les projections des festivals 2010, 2011 et 2012 d'Agora sur le développement durable.

Le film choisi (pas plus tard que tout à l'heure en réunion de bureau, avec Artec en direct) cette fois sera :

Tous cobayes ? de Jean-Paul Jaud (2012) qui se prête particulièrement bien aux débats et ne laissera personne indifférent.

tous-cobayes-bigposter-211766-20219935.jpg

 

Rendez-vous donc samedi 30 novembre à 18h. Tarif unique 5,50 euros (billetterie Artec). Venez nombreux !

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 19:38

 

Hier soir, la Librairie Mollat de Bordeaux m’avait demandé d’animer la rencontre avec Alain Rey, grand lexicographe et auteur principal des dictionnaires Robert depuis près de soixante ans : la nouvelle version du Grand Robert, numérique et enrichi : 100 000 mots et 325 000 citations et renvois à citations, les biographies des auteurs cités (du XVIe au XXIe siècle !) accessibles d’un clic, s’efforce de refléter la vie de la langue, l’histoire des mots et surtout l’évolution des significations et valeurs ! Quel rapport avec Agora et la transition énergétique, direz-vous ? Eh bien, le voici : si l’on ne trouve pas d’entrée « effet de serre » ni « changement climatique », il y a un article « décroissance » et il est très intéressant : le mot apparaît à l’écrit en 1974 – oui, vous avez bien lu : 1974 ! – et la citation est tirée d’un article de Sciences & Avenir, en février 1974, avec une phrase particulièrement claire et forte : la nécessité « de consommer moins d’énergie et de matières premières fait apparaître un nouvel objectif prioritaire : la décroissance ». J’ai particulièrement apprécié et l’ai dit à Alain REY !

Comme l’écrivait Dominique Bourg dans la revue Le Débat il y a plusieurs années (voir notre article sur le blog), la France s’est endormie d’un long sommeil paresseux sur ce sujet depuis plus de trente ans… Quand se réveillera-t-elle ? Puissions-nous y contribuer, ne serait-ce que dans une infime mesure, car le temps presse et l’objectif reste bien « prioritaire » !

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 19:09

Ongles endeuillés

D’en avoir tant épluché !

Les marrons d’octobre.

 


Le ciel pleurait fort

La fin du cru artisan

De Louis, aux vendanges.

 

 

Brûlure d’eau froide

La claque brutale des vagues - 

 

Baignade en novembre.

 


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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 12:27

pluie-battante-14-sept2013-Agora.jpgLa météo n'était pas du côté des cyclistes hier, mais elle n'a pas empêché de rouler ni de partager... du moins le matin, car l'intensité des précipitations nous a obligés à annuler les initiations prévues pour l'après-midi. Nous les reprogrammerons !
tandem-soleil-couchant-agora-soulac-energie.jpg

Le matin, la pluie (assez modérée, sauf vers midi) n'a pas arrêté celles et ceux qui sont motivés pour :

se rencontrer,

rester en forme,

respirer l'air pur,

admirer le paysage,

apprécier le silence,

se glisser dans la nature sans la perturber ni lui nuire...

Jennifer et Richard nous     DSCN1910.JPGDSCN1911.JPG

ont fait une démonstration du côté pratique de leur vélo pliant, dont les roulettes permettent même de l'emporter facilement en train ou en voiture.

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 14:44

cycle_ambroisie.jpg

 

Ces plantes très allergènes ont été repérées sur un terrain récemment déboisé (voir article "régulariser la situation"). Il y a obligation de les détruire car elles sont invasives et agressives. Encore un point à "régulariser"...

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 14:43

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 11:46

Faites ! Fête du vélo à Soulac !   

                                                             agorasoulac@gmail.com 0623411263                                                                                                                             

                      samedi 14 septembre 2013

velo-couche-soulac-photo-agora-2013.jpg

 

Rendez-vous 9h30 Front de mer : balade sur piste cyclable, départ 10h.

14h-15h : Place Georges Mandel initiation au tandem.

17h-18h : Place Georges Mandel, initiation au vélo couché.

Ouvert à tous !

         

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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 21:52

Un super bon moment sur la plage autour du beach flag d'Agora hier soir, par un soleil radieux, avec des rafraîchissements en quantité, des gobelets (bio, en canne à sucre, de chez Vaibio, spécialiste du biodégradable, contact@vaibio.fr ) et des tomates bio du jardin de Ghislaine elle-même ! Discussions et échanges sont allés bon train.

La rencontre a permis de revenir sur tout ce que nous avaient appris les conférences et débats de notre festival 2011, sur l’érosion littorale et la formation des plages depuis 18 000 ans, les techniques mises en œuvre dans les années 20 à Soulac pour retenir le sable et empêcher l’érosion des dunes (piscines de Georges Mandel), la question du Signal directement menacé par les tempêtes, etc. Tous ces sujets ont fait l’objet de comptes rendus et d’articles sur le blog. Le sable a aussi été célébré pour sa symbolique et sa poétique, à partir de plusieurs poèmes, lus et commentés.

Nous avons aussi passé en revue, de part et d’autre d’une ligne de partage tracée dans le sable, où chacun pouvait librement se placer au fil du débat, les arguments « pour » et « contre » le projet d’extraction de granulats marins en face de l’estuaire, élaboré par les cimentiers EUROVIA STONE et DEME Materials et dont le préalable, la phase d’exploration, est porté à hauteur de 750 000 euros sur cinq ans par le « groupement d’intérêt économique – granulats de la façade atlantique » GIE-GFA et soumis en octobre-novembre dernier à enquête publique (voir les observations écrites portées sur le registre en mairie du Verdon par Agora et mises en ligne fin novembre sur le blog).

 

Arguments « pour » :

-          L’extraction industrielle de granulats marins est le moyen de trouver la matière première nécessaire aux compagnies de construction dans un contexte rendu difficile par la protection croissante de l’environnement en France (sic) : argument tiré du dossier même présenté par le pétitionnaire…

-          Face au boom de la construction et aux besoins de logement, les carrières terrestres ne suffisent plus. En outre, il faut savoir que le sable du désert est trop rond et trop fin. Même Dubaï a dû importer, pour construire ses deux fameux archipels résidentiels et luxueux, The Palm et The World, 600 millions de tonnes de sable maritime…

-          L’exploitation de granulats marins ne représente que 2 % en 2012 de l’ensemble des granulats « produits » en France (chiffre de… l’Union nationale des producteurs de granulats).

-          Le projet est « sérieux » et s’entoure de « toutes les garanties scientifiques des experts ».

-          Il commence par une simple phase d’exploration, sur un périmètre réduit.

-          Il ne concerne que 431,43 km2.

-          Les impacts économiques, halieutiques, géologiques, environnementaux seront étudiés soigneusement – mais ils seront négligeables.

-          L’extraction fournira à bas coût aux habitants de Soulac de quoi renflouer la plage et le Signal.

-          La zone n’est ni en site Natura 2000, ni en zone d’interdiction militaire.

-          La zone est à 50km de la côte, par 70 m de profondeur.

-          L’extraction de granulats marins en France est très réglementée.

-          La zone est hors des eaux territoriales…

 

Arguments « contre » :

 

-          Voir aussi les observations déposées par Agora.

-          Partout sur la planète, l’exploitation des sables maritimes a rétréci les plages et fragilisé le littoral (voir article du Monde samedi 30 mai 2013) : Maroc, Sénégal, Caraïbes, Maldives, Asie…  Or, l’Aquitaine comporte 238 km de côte sableuse, essentiellement orientée Nord-sud, particulièrement fragile et sensible à l’érosion littorale ; le recul du trait de côte est déjà très préoccupant, le sable étant globalement chassé vers le sud par la houle de Nord-ouest, pour disparaître en partie définitivement dans une fosse océanique au sud de la côte, pensent certains chercheurs ; la perte est particulièrement vraie en Médoc, qui ne reçoit pas d’alluvions sableux du Nord à cause de la coupure de l’estuaire, et dont le solde annuel est négatif. Tout prélèvement d’échelle industrielle aggravera nécessairement la situation et accélérera encore le processus.

-          Le projet alimente une logique périmée de construction en béton, à partir de ressources naturelles non renouvelables (le sable entrant à 80% dans la composition du béton), et retarde la recherche de solutions alternatives et durables pour le bâtiment, dans le cadre d’une efficacité et d’une sobriété énergétiques qui s’imposent de plus en plus clairement et qui peuvent dynamiser une économie soutenable et des emplois durables.

-          Il est aisé de voir le déséquilibre entre deux rythmes : 18 000 ans nécessaires pour déposer du sable, quelques années à peine pour le prélever : le cycle est brisé, il n’est pas (sou)tenable.

-          D’ores et déjà, 70% des constructions en Seine-Maritime utilise du sable marin et c’est une tendance en explosion.

-          L’enquête publique d’octobre-novembre n’a porté que sur une aire de recherche, réduite, arguant que l’impact serait ainsi réduit : c’est reconnaître qu’à grande échelle, l’impact sera beaucoup plus important.

-          L’extraction aura des répercussions négatives importantes et impossibles à délimiter dans le milieu réel. Sur une carte, on a tracé un polygone géométrique, mais dans le réel, sable et eau sont des fluides qui… ne s’arrêteront pas à la frontière. Les zones Natura 2000 du Pertuis charentais et du Panache de la Gironde pourront être touchées. La perturbation des écosystèmes marins (zone de frayère de la sole, nourriceries de merlus proches, par exemple) impactera la pêche, le commerce, la restauration, le tourisme et tous les emplois afférents. Le déplacement de couches affectera la qualité de l’eau, des pollutions sont à prévoir, avec des effets sur le biotope. Il y aura remise en circulation de dépôts anciens, cadmium, métaux lourds, etc. Les scientifiques reconnaissent que nous ignorons beaucoup de choses sur les échanges sédimentaires entre côte et avant-côte.

-          On peut s’attendre à une fragilisation de la zone devant les événements météorologiques, dans un contexte de dérèglement climatique maintenant reconnu. A titre d’exemple, la commune d’Ayré, en Charente-Maritime a été bien plus gravement touchée par la tempête Xynthia parce que l’extraction de sable avait prélevé un cordon littoral protecteur.

-          50 km est une très courte distance pour la mer et le sable, surtout dans l’espace du plateau continental. Une simple expérience d’enfants creusant la plage pour faire les douves d’un château de sable, montre facilement les incertitudes de l’impact du creusement sur le sable voisin et sur les mouvements de flux, tant liquide que fluide, provoqués à distance de façon non arithmétique.

chateau-de-sable-Soulac-photo-Agora.jpg

-          Il existe des solutions (cf. le SDAGE Adour-Garonne) de construction alternatives aux granulats : bois (abondant en Aquitaine à cause justement du boisement des dunes de sable depuis Brémontier !), brique, etc.

-          Il existe des moyens pour les citoyens et pour les associations, de s’opposer efficacement à de tels projets : voir le Peuple des Dunes en Bretagne. L’ASPLPG, fondée en 2006, a gagné en 2009 contre Lafarge sur des projets analogues.

-          L’organisation américaine Coastal Care (directrice Claire Le Guern) a lancé une pétition réclamant la fin de l’extraction de sable marin dans le monde.

-          Pour s’informer davantage, on peut lire l’ouvrage de Denis Delestrac, Le sable, enquête sur une disparition. On pourra aussi regarder jeudi soir 22 août sur France 2  « SOS pour nos plages ». Savoir et comprendre, puis faire savoir et chercher la vérité ensemble, c’est déjà agir.

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