Le blog d'Agora Soulac Energie

En ces temps de chômage désespérément croissant, plusieurs opportunités néanmoins s’offrent à nous, permettant tout autant l’emploi saisonnier que des CDD et même le recrutement de professionnels experts dans le domaine. Dans notre région où nous sommes habitués à employer des saisonniers dans la vigne ou dans les fruits et légumes, et où le sous-emploi est un grave problème, pourquoi ne pas recruter des saisonniers côtiers ou même des permanents gardes/ouvriers côtiers ?

(voir un exemple sur http://www.site-gavres-quiberon.fr/bases/pdf/themeaction/pdf5/65/CR_reuniongardezoneshumides_8juillet2008_LifeGQ.pdf ) Comme l’explique l’IFREMER, ces personnes travaillent pour environ les 2/3 dans des entreprises privées de gestion des déchets, de gestion des eaux usées, d'ingénierie et de conseil. Les 500 bureaux d'études en environnement emploient environ 5 000 salariés, mais une dizaine seulement ont une spécialité « marine ». L'ensemble du secteur privé est créateur d'environ 3 500 emplois annuels. L'autre tiers correspond à des emplois de services publics ou associatifs tournés vers la gestion directe des pollutions, la gestion des ressources, la mesure, le contrôle ou la recherche. Ce type de métiers est en progression. Ainsi, en 1999, 550 emplois ont été créés dans l'ensemble de l'administration de l'environnement rattaché au ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement, dont 410 dans les services déconcentrés de l'Etat ou les organismes directement sous tutelle de ce ministère (Diren, Drire, agences de l'eau, Conseil supérieur de la pêche, parcs nationaux, IFEN, etc.).

Le niveau de qualification de ces métiers de l'environnement est très variable : cadres, ingénieurs, chercheurs, techniciens, opérateurs de machines mais aussi et surtout actuellement, avec 70 % des emplois, des ouvriers et agents dans le secteur de la collecte, de l'évacuation et du recyclage des déchets. Si ce dernier secteur du recyclage des déchets est aujourd'hui une importante source d'emplois nouveaux, il est admis qu'à l'avenir c'est dans le domaine de la protection de l'environnement que devraient se développer les embauches. (voir http://envlit.ifremer.fr/infos/actualite/2001/les_metiers_de_la_mer_et_de_l_environnement_et_les_emplois) Le besoin avéré et récurrent d’entretien des plages nous donnerait donc l’occasion de développer l’économie solidaire. Via les entreprises d’intérim et Pôle emploi, on pourrait employer des personnes, en tenue identifiable, habilitées à marcher sur la dune, équipées et formées, surtout rémunérées.

Nous sommes donc confondus par le contraste entre ces potentialités économiques, sociales et environnementales - et ce que l’on contemple en ce moment : après l’attraction populaire de l’écroulement des dunes en « falaises sableuses » et des bunkers sur nos plages (et pourquoi pas du Signal), voici le temps de l’appel aux bénévoles, dès le 14 mars, à peine les tempêtes derrière nous, pour le « nettoyage des plages » avant l’arrivée des touristes… Cet appel, abondamment relayé par les médias locaux, est lancé un peu partout par les mairies conjointement avec les offices de tourisme et une association, Surfrider, qui elle-même recrute parmi les associations locales. Surf rider est soutenue par de multiples partenaires privés et a reçu le label du ministre de l’écologie, alors que l’ONG Ecologie sans frontière, fondé par Saifi Nadir et Franck Laval, lanceurs d’alertes sur l’environnement et les risques liés à la santé publique, a été exclue du Conseil national de la transition écologique (CNTE) en septembre 2013 par le même ministre ( http://ecologiesansfrontiere.fr/2013/09/ ) comme le rappelle opportunément le Canard enchaîné du 19 mars dernier.

Agora s’est du reste déjà associée pour certaines actions avec Surfrider et CPIE Médoc, mais en l’occurrence on peut se poser certaines questions sur le sens et l’efficacité de ce nettoyage, présenté comme une opération de « sensibilisation » et un « éco-geste ».

« Prendre conscience de ce qui est jeté sur les plages », c’est bien, mais alors il faut le faire en saison, lorsque les touristes sont là, que les déchets ramassés sont bien ceux que les vacanciers abandonnent trop légèrement derrière eux : sacs en plastiques, mégots, emballages divers…

Il faut n’avoir jamais fréquenté les plages aquitaines en hiver pour ignorer que les tempêtes et grandes marées rabattent sur les côtes en ces occasions, chaque année, non seulement du bois en grande quantité, mais surtout des objets non dégradables, jetés au large, qu’il s’agisse de déchets proprement dits (bouteilles, boîtes de conserve, tubes, etc.) ou d’objets plus ou moins maritimes (filets, bidons, caisses, conserves, tuyaux, etc.) souvent d’origine transfrontalière, comme le prouvent les étiquettes encore lisibles. Ni l’échelle, ni la cible ne sont donc pertinentes quand on fait appel à des bénévoles locaux, par définition déjà sensibilisés au problème : ce ne sont pas eux les pollueurs, ces derniers restant hors d’atteinte et continuant leur sale besogne…

Nous sommes tous touchés par la tristesse du spectacle de nos chères plages, inspirant tant de poésie, transformées en décharges sauvages, mais attention aux amalgames ! La laisse de mer est très précieuse et brûler ce bois en décharge est une absurdité hélas trop pratiquée. Elle sert au contraire, dans un cycle naturel, à protéger, fixer et végétaliser la dune en lui fournissant un substrat adapté.

Quant au geste lui-même, de faire nettoyer la plage, une demi-journée, par quelques dizaines de bénévoles dont les dizaines de 4x4, garées sur les trottoirs, s’alignent sur le front de mer, on peut s’interroger sur sa portée : la marée suivante, douze heures après, apporte à nouveau son lot de « macro-déchets », sans parler de ce qui reste invisible à l’œil nu… Quel dommage de ne pas associer manifestation sociale et efficacité collective, dans la solidarité de l’attachement à nos plages.

Un vrai geste éco-citoyen, c’est de

Respecter – et faire respecter à ses chiens ! – les pancartes (trop discrètes)

et les sentiers clos qui permettent de préserver la dune du piétinement ravageur, et s’interdire d’installer sa serviette ailleurs que sur la plage !

Se munir de mini-cendriers fermés lorsqu’on fume des cigarettes sur la plage (un seul mégot pollue plus de 100 l d’eau)

Remballer ses déchets après tout pique-nique sur la plage

Respecter la « laisse de mer » quand elle joue son rôle de précurseur de la végétalisation de la dune

Faire pression pour faire respecter les réglementations maritimes internationales

Protester, dénoncer les pollueurs, les contraindre à réparer et les dissuader de polluer (écrire cet article !)

Et surtout, surtout, bien en amont, choisir se achats en éco-acteur, faire ses courses avec un cabas ou un sac réutilisable ; préférer le vrac ou la grande quantité adaptée à sa consommation, au suremballage, chaque fois que c’est possible ; réfléchir à ses besoins, faire une liste de courses opposable aux « achats d’impulsion » qui nous aliènent parce qu’on n’en a pas vraiment besoin mais qu’on en est devenu dépendant ; intégrer, dès l’achat, l’ensemble de la durée de vie du produit pour faire le bon choix (carton plutôt que plastique, etc.).

Le prochain Festival Agora, comme l’a décidé le dernier CA (du 21/3/2014) aura précisément pour thème le « cycle » : cycle naturel soutenable de la production, à commencer par l’agriculture, cycle de vie des produits, économie circulaire, etc.

En attendant, vous pouvez faire ci-dessous le test pour voir quel profil est le vôtre, dès l’achat, vis-à-vis des déchets et comment faire des économies tout en faisant maigrir votre poubelle !

http://www.ewwr.eu/fr/quiz

Notre association était invitée par le Conseil général, ce 7 mars à Bordeaux, au 5^e forum de la vie associative en Gironde, sur le thème : « faire société : quel pouvoir d’agir des associations ? » (voir http://www.gironde.fr/jcms/cgw_64612/5eme-forum-departemental-sur-la-vie-associative )

Marie-Hélène Baqué, sociologue et urbaniste, a développé la notion d’empowerment  - voir son livre, L’empowerment, une pratique émancipatrice, éditions La Découverte - et l’a appliquée dans son analyse du fonctionnement en devenir de nos associations et de leur rôle dans la démocratie, face à l’institutionnalisation qui a fait reculer les promesses des expérimentations des années 60 et 70. Mohamed Mechmache, président et fondateur du collectif ACLeFeu, créé au lendemain des émeutes dans ce qu’il est convenu d’appeler « les quartiers » en novembre 2005, a expliqué les enjeux de sa démarche engagée, faire remonter « de la base » la parole des quartiers populaires auprès des institutions. C’est la citoyenneté, enjeu de notre association comme de la plupart des 300 associations présentes cet après-midi dans l’amphi Badinter du conseil général, qui constituait le vrai sujet. Les deux conférenciers ont présenté leur enquête auprès des associations en France, pour souligner leurs difficultés de financement, avec des dérives de clientélisme, d’activités liées aux priorités ou au contraire aux manques des pouvoirs publics… Enquête substantielle qui a abouti à une rapport comprenant constats, analyses et recommandations, trente propositions trente ans après le rapport Dubedout (Ensemble refaire la ville, janvier 1983) du nom du « meilleur maire de France » à Grenoble et sénateur… Approche un peu trop centrée à notre goût sur les « quartiers » et leur pacification !

Notre intervention au micro (applaudie), cette année, a porté sur notre modeste exemple : nous sommes une très petite association, affiliée à une très « grosse » « institution », la Ligue pour l’enseignement et décidée à agir et à faire confiance à son pouvoir : encore faut-il, et c’est ce que nous nous sommes attachés à faire, car nous y réfléchissons beaucoup depuis quatre ans, définir précisément ce qu’il faut entendre par « pouvoir » et par « agir » - ce qui n’a pas été du tout abordé par les conférenciers ni par le conseil général, tous s’engouffrant dans la question sans en interroger les termes au-delà des pratiques installées et imposées ; en pensant « out of the box », on peut au contraire opposer « pouvoir sur » à : softpower, autrement dit influence, en particulier grâce à l’internet ; et action = décision, activité (sous-entendu dans la ligne de l’exécutif) à : action au sens d’Arendt, à distinguer de l'activité, de l'ouvrage ou de l'oeuvre, mais bien celle qui change l’Histoire en nous changeant (cf. Gandhi : être le changement qu’on veut voir dans le monde) et en apprenant d’autres modes de pensée, loin d’une co-gestion orientée vers la « paix sociale » ; nous cherchons plutôt à inventer d’autres fonctionnements sociaux, citoyens et politiques. Le fond de notre réflexion spécifique, à Agora, est, non pas de vouloir participer (voire de se substituer ou de jouer les prestataires de service) aux « actions » dont les pouvoirs publics doivent rester responsables et acteurs, parce que c’est le mandat que les citoyens leur ont confié et dont ils leur doivent compte, mais bien d’aiguillonner, de réveiller, de proposer d’autres fonctionnements et donc de résister à toute instrumentalisation ; non pas de s’inscrire dans la ligne prescrite et dans l’économie instituée, de faire la même chose en aidant, mais plutôt de faire un pas de côté, autre chose, en avance peut-être, plus large, de remplir un rôle spécifique parce qu’indépendant. Nous comprenons aussi "empowerment" au sens de confiance en soi, autonomisation, inséparable là encore de notre... énergie. Certes, il nous est relativement facile d’échapper au « clientélisme » dénoncé par Marie-Hélène Baqué, parce que c’est l’objet même de notre association que de montrer la « sobriété » et ses avantages, mais nous voyons comme une menace contre la philosophie même des associations que de les assimiler à l’ « économie sociale et solidaire » qui les réduit à un fonctionnement bureaucratique, à un partenariat gestionnaire et à des contraintes d’entreprises ! Nous retenons des propos de Madame Baqué la notion de « pouvoir génératif », pouvoir de susciter des changements, énergie dans laquelle nous nous reconnaissons.

10-    Appuyer le développement des énergies renouvelables, à commencer par l’éolien, et la création des emplois locaux afférents ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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11- Accorder une aide (geste d’incitation) à l’isolation thermique des logements sur la commune ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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Transports           

12- Agir pour faire accorder des tarifs préférentiels aux résidents sur le bac Verdon-Royan toute l’année ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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13- Installer une signalisation au cœur du village pour inciter au covoiturage ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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14- Contribuer à une campagne de communication en faveur du rail et défendre l’avenir de la ligne Bordeaux-Le Verdon ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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15- Appuyer une demande d’horaires plus logiques, d’un meilleur cadencement pour le train entre Bordeaux et Le Verdon ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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16- Créer de nouvelles pistes cyclables pour un usage quotidien à la fois touristiques et utilitaires au cœur du village (ex : à Soulac entre

la place Aliénor d’Aquitaine et la gare et le centre médical ou entre les commerces et le quartier des Sénioriales) ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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Développement

17- Subventionner un centre d’apprentissage des langues sur la CDC ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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18- Améliorer l’entrée de village, notamment Soulac depuis la départementale (visibilité, signalétique, attrait) ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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19- Contribuer à racheter le Signal ?

Oui □       Non □..................................................................................................................................................................................................

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20- Affirmer plus fermement le rôle de la CDC dans le dialogue avec le P.A.B. sur les enjeux importants pour les activités et les emplois « durables » de la Pointe : avenir de la ligne de chemin de fer Bordeaux-Le Verdon, avenir de Port-Médoc dans son développement immobilier/touristique/nautique, etc.

Oui □       Non □..................................................

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21- Réserver l'exclusivité à des fournisseurs locaux et bio pour l'approvisionnement et l'organisation de toute restauration (réception, cocktail, repas) financée par la mairie ?

oui..........

non........................................................................

La tristesse nous a rendus muets, ces dernières semaines. Les Unes des journaux se sont de toute façon chargées, dans toutes les régions (jusqu'à La Montagne, de Clermont-Ferrand !) et à l'échelle nationale, de relayer images et discours autour du sort désespéré de l'immeuble soulacais menacé par l'avancée de la mer et par le recul du trait de côte. Mais cela fait trois ans que nous avons organisé le Festival de la pensée écologique sur l'érosion littorale, en nous centrant sur le Signal et en faisant intervenir scientifiques, politiques et philosophes... (voir les pages ci-contre sur le festival 2011) avec débats, films, diaporamas, expositions...

Aujourd'hui "le Signal" (majuscule)... d'alarme retentit plutôt, dans un silence assourdissant, sur les conséquences de la très haute marée (coefficient exceptionnel de 114 !) qui aura lieu demain soir, samedi 1er février, combinée au très haut niveau de crue de la Garonne à cause des pluies quasi incessantes depuis des semaines, ainsi qu'à une très forte houle - qu'on annonce supérieure à 1999 ! Le plus inquiétant, en effet, est bien la situation de la centrale nucléaire de Braud Saint Louis, près de Blaye, centrale qui a été "classée" en juillet dernier (voir Sud-Ouest du 17 juillet 2013) parmi les coinq centrales nucléaires en France cumulant les manquements à la sécurité, centrale qui, de plus, a dépassé les trente ans et qui, enfin, a déjà connu l'inondation lors de la tempête Klaus de 1999...

Et si le Signal était une diversion ?

Décidément, le monde fête aujourd'hui le début de l'Année du Cheval, symbole d'élan et de mouvement, voire de turbulence (mais aussi de renouveau et de talent). On sait qu'en maints endroits, la marée est capable, comme au Mont-Saint-Michel, de monter à la vitesse d'un cheval au galop...